J'ai choisis. Avec un pistolet sur la tempe,
J'ai choisis. Avec un pistolet sur la tempe, certes. Mais j'ai quand même eu le choix. J'ai choisis de vivre, de pas vivre. V-ivre. Tout le monde veut échapper à l'enfer. Sur terre, l'enfer. Enfer dans mémoire, tête en guerre. Comme un cris dans une cathédrale, ça résonne dans l'encéphale, résonne, résonne. Puis ça s'échoue. Et ça recommence. Alors, comme tout le monde, on se dit que demain sera moins pire. Mais demain, c'est pire, car le présent t'oblige à y penser. Mais je ne veux pas y penser. Si j'y pense, ça rime avec : planète pourrie, humanité en feu, kalachnikov en loi, homme-pouvoir-destruction. Demain rime avec fin. Mais c'est sans fin, ya toujours un demain. Ya toujours un cerveau en toi pour s'emballer, tourner en rond, exploser dans l'hermétique. Hanté. Alors, tu fuis, tu fuis. Comme les autres, les hommes, le monde. Tu fuis. Chacun sa manière. Elles sont toutes mauvaises-toutes bonnes.
Bienvenue dans l'enfer. L'enfer, c'est moi, les autres, le monde, l'humain. Les hommes, le beau, le moche. Le moche superbe, le beau affreux, le moche laid, le beau splendide. Tout, le quelconque, le fabuleux, l'incroyable, le banal, qui devient inexpliquablement monstrueux. MONSTRUEUX.
Comme un repas dans l'ancien temps. Comme une addiction aux fuites. Comme un cauchemar chronique. Comme des oublis pas oubliés. Comme cinq heures pour s'endormir, les yeux grands ouverts dans le noir. Comme quand impossible de savoir s'il fait chaud ou froid. Comme un ciel d'une couleur inconnu. Comme un toit avec des poutres à l'envers. Comme un long chemin tortueux en pleine nuit pour arriver dans l'infini.
Ya rien à comprendre. Mais mon putain de cerveau veut expliquer. Ya rien à expliquer. Rien. Rien que de l'imcompréhensible. En boucle, en boucle, pensées, mots, jours, nuits. Rien n'apaise. Rien, encore une fois.
Nulle Part, c'est moi.
Photo : Les amants réguliers de Philippe Garrel