Pour ceux qui veulent me suivre encore un peu, je
Pour ceux qui veulent me suivre encore un peu, je m'en vais vers des Drapeaux Noirs...
Pour ceux qui veulent me suivre encore un peu, je m'en vais vers des Drapeaux Noirs...
Salut, et bonne chance pour la vie.
Fin d'ici.
Picture:Dontknowtheautorbutonitssoledadrosas
Est-ce qu'ils comprendront que la beauté du monde réside dans le coeur ?
Le corps contient sa mémoire noire, sa part de blessures, rayures, gerçures. Ses craquelures d'enfance et d'existance. Ses côtoiements sévères et lourds, toujours trop violents, frôlant le dégoût.
Une telle empreinte offre des yeux; quand la tendresse est inconnue, on la remarque d'autant plus. L'harmonie, l'apaisement ne se libèrent que dans la pureté déposée aux autres. Quelques uns font écho, quelques uns sont les Amis. Compagnons de routes ou d'adolescence, du passé ou de l'instemps.
En égard, les veloutés et immuables ondes azurées à la surface de mon intérieur.
A ceux qui ont cueilli et cueillent l'enfant trop adulte, ou l'adulte trop enfant.
Peinture : Gustav Klimt
Je suis du troisième genre, non, du sixième.
Je n'accepte pas mon sexe, mes seins, mes hanches. Pourtant, parfois, je les aime. J'ai souvent désiré n'être ni féminin ni masculin ni intersexué. Ne pas avoir à choisir dans le bipolaire et ne pas non plus réunir les deux. Juste être un être. Sans référence, renvoi, définition.
Photo : Edward Weston
J'ai choisis. Avec un pistolet sur la tempe, certes. Mais j'ai quand même eu le choix. J'ai choisis de vivre, de pas vivre. V-ivre. Tout le monde veut échapper à l'enfer. Sur terre, l'enfer. Enfer dans mémoire, tête en guerre. Comme un cris dans une cathédrale, ça résonne dans l'encéphale, résonne, résonne. Puis ça s'échoue. Et ça recommence. Alors, comme tout le monde, on se dit que demain sera moins pire. Mais demain, c'est pire, car le présent t'oblige à y penser. Mais je ne veux pas y penser. Si j'y pense, ça rime avec : planète pourrie, humanité en feu, kalachnikov en loi, homme-pouvoir-destruction. Demain rime avec fin. Mais c'est sans fin, ya toujours un demain. Ya toujours un cerveau en toi pour s'emballer, tourner en rond, exploser dans l'hermétique. Hanté. Alors, tu fuis, tu fuis. Comme les autres, les hommes, le monde. Tu fuis. Chacun sa manière. Elles sont toutes mauvaises-toutes bonnes.
Bienvenue dans l'enfer. L'enfer, c'est moi, les autres, le monde, l'humain. Les hommes, le beau, le moche. Le moche superbe, le beau affreux, le moche laid, le beau splendide. Tout, le quelconque, le fabuleux, l'incroyable, le banal, qui devient inexpliquablement monstrueux. MONSTRUEUX.
Comme un repas dans l'ancien temps. Comme une addiction aux fuites. Comme un cauchemar chronique. Comme des oublis pas oubliés. Comme cinq heures pour s'endormir, les yeux grands ouverts dans le noir. Comme quand impossible de savoir s'il fait chaud ou froid. Comme un ciel d'une couleur inconnu. Comme un toit avec des poutres à l'envers. Comme un long chemin tortueux en pleine nuit pour arriver dans l'infini.
Ya rien à comprendre. Mais mon putain de cerveau veut expliquer. Ya rien à expliquer. Rien. Rien que de l'imcompréhensible. En boucle, en boucle, pensées, mots, jours, nuits. Rien n'apaise. Rien, encore une fois.
Nulle Part, c'est moi.
Photo : Les amants réguliers de Philippe Garrel
J'ai pleuré pour ma mère. Pour le manque. Pour le parfait. Pour le raté. Pour l'au revoir.
L'amour éternel mort-né. L'adieu rapide pour le bien de tous. Je suis partie me perdre le plus loin possible. Pour ne pas me voir, pour qu'elle ne me voit pas, pour que je ne le vois plus.
The Velvet Underground & Nico - All tomorrow's paties
Le pur désespoir pose des questions tellement essentielles qu'il ne peut s'accomoder d'idéologie... L'escroquerie idéologique, c'est de convaincre qu'il existe une vérité. Le réel n'importe plus alors que dans la mesure où il peut se plier pour s'y conformer. Pourtant, la rue ou les métastases, par exemple, sont abyssalement indifférentes au cac 40 ou à la ligne du parti... On m'objectera sans doute qu'elles le sont tout autant à la poesie, et on aura tord. Délestée de toute logique, la poésie est la seule manière libre de remarquer ce qui est précieux.
Extrait de Manu Larcenet, Le combat ordinaire
Photo de Robert Doisneau
Conte religieux. (Ou propagande d'animalerie.)
Ils ont fabriqué Marie en s'emboitant mochement. Elle s'est dit 'ce sera une sainte. Lui s'est dit 'je baiserai la sainte. Ils étaient d'accord : c'était une sainte, ce serait une sainte. Marie, l'eau, la mort, et ainsi va le climat. Marie aveugle, sourde, silencieuse. Marie sans poil, sans vie, sans cheveux. Marie se lave, se coupe, se rase. Marie saigne, se saigne. La saignent. Sans mort. Sang mort. Cent morts.
Sans suite.
(Car suite serait vie/mort, nativité, assemblage et ainsi de suite la marche du monde).
Deux lettres, de l'être en commun. Comme les précédents et les suivants, le misérable, puant, bousillé cosmos humain.
Assise sur une mémoire en trêve. Grève de vie, de mots et autres poignards.
La mort s'achève, poutant, ça n'est pas la vie.
Il y avait le silence, moi, et quelques oiseaux qui s'envolaient. Le crissement du froid et le cris silencieux de la vie.
La couverture pesait une tonne. Ou les sept couvertures dans le vent.
Pas une autre époque mais un autre temps. Seconde serait heure, en observation de chaque détail. En décomposé, en lenteur, en poésie. Heure serait seconde, en inexistence d'ennui. En vie à cent à l'heure. Un temps démultiplié dans l'extase et rapide dans sa lourdeur.
Tout était gris, sauf la bouche qui parlait rouge.
J'ai le souffle court et des tornades dans les poumons. La respiration fatiguée, lames et larmes sur coeur saigné. Le cerveau explosé qui souffre et angoisse d'être celui d'un humain.